Rencontre avec Angèle, entre art céramique et poésie des matières
Rencontre avec Angèle, entre art céramique et poésie des matières
Muse de notre nouvelle collection et incarnation de l'esprit Jamini, Angèle nous ouvre les portes de son univers. Céramiste passionnée au style unique, elle a prêté ses traits au shooting de notre collection printemps-été 2025 tout en partageant avec nous sa démarche artistique entre Paris et campagne. Sa sensibilité créative, nourrie par la nature et les voyages, résonne parfaitement avec nos imprimés blockprint et notre vision de la beauté au quotidien.
Peux-tu nous parler un peu de ton enfance ? Dans quel univers as-tu grandi ?
J’ai eu une super enfance, entourée de ma famille et avec une éducation très liée à l’art comme mes deux parents sont artistes. J’ai grandi à Paris, et à partir de mes 5 ans jusqu’à mes 20 ans j’ai vécu en banlieue proche, à Ivry, où nous avons vécus dans une ancienne usine réhabilitée en habitations et ateliers d’artistes.
Nous avons aussi beaucoup voyagé et j’ai été très tôt au contact de différentes cultures, cela m’a ouverte sur le monde et m’a donné une meilleure compréhension de mes origines (ma mère est moitié chinoise et moitié tchèque).
Ta mère, Nathalie Lété, t’a très tôt immergée dans un univers artistique. Quelles influences ou valeurs t’a-t-elle transmises qui résonnent encore aujourd’hui dans ton travail ?
J’ai très tôt été immergée dans l’univers de mes parents et en particulier dans celui de ma mère Nathalie Lété comme je passais du temps dans son atelier. J’y répétais mes leçons de piano tous les jours, et elle m’a aussi appris la céramique.
Avec mes parents j’ai eu la chance d’aller aux musées très souvent, ils me faisaient dessiner et peindre le plus possible, et même si j’ai eu une petite période de rejet à l’adolescence, je sais maintenant que c’était la meilleure des manières de me rendre créative !
Les origines asiatiques et des pays de l’Est de ma mère m’ont influencées par rapport à tout ce qui est folklorique et coloré. Et de l’autre côté, la famille de mon père est située dans la Drôme, et j’ai passé toutes mes vacances chez mes grands-parents au milieu de la nature, cela a également beaucoup influencé mon univers artistique.
Tu as trouvé ta propre voie avec la céramique. Comment décrirais-tu ton style artistique ?
J’ai une approche très instinctive de la céramique, j’aime l’expérimentation et les erreurs. Je fais parfois des tests qui sont ratés mais c’est aussi cela qui m’amuse avec l’art et l’artisanat, se tromper permet toujours de trouver de nouvelles techniques et approches créatives.
J’aime la nature et je pense que c’est ma première source d’inspiration, c’est assez infini et je m’en nourris pour chacune de mes céramiques. J’ai un style assez évolutif mais toujours tourné sur les couleurs naturelles, les effets de matières.
Que cherches-tu à transmettre ou à évoquer à travers tes pièces ?
Mes pièces sont très proches de ce que je vois dans mon jardin, j’aime les céramiques aux formes organiques, végétales, minérales... je m’inspire de mes voyages de mon enfance en Asie, en Allemagne, les promenades en Bretagne, dans le Vercors et simplement les arbres et les plantes autour de moi.
Je pense que je recherche beaucoup mes souvenirs d’enfance liés à la terre, à l’eau, à la forêt. Je tente toujours de retourner dans cette période intuitive qu’est l’enfance, d’en retrouver les odeurs, les sensations... c’est un peu flou mais cela me guide pour créer.
Je veux faire des pièces pas forcément utiles, pas seulement décoratives non plus, un entre-deux, un peu comme des trésors intemporels que l’on garderait précieusement.
Tu mènes plusieurs vies en parallèle : artiste céramiste, mannequin, rénovatrice d’une maison à la campagne… Comment parviens-tu à trouver un équilibre entre ces univers ?
J’ai toujours été une hyperactive. J’ai d’ailleurs un peu de mal à m’arrêter, mais cette vie remplie me donne également beaucoup d’énergie au quotidien et j’essaye de rester calme et de garder le cap.
Depuis toute petite je vois mes deux parents très actifs et toujours en plein projet, que ce soit pour le travail, dans leurs ateliers, leur maison ou pour des collaborations avec d’autres artistes ou marques. Je pense que j’essaye d’être à la hauteur de ce qu’ils m’ont transmis et de faire au moins aussi bien qu’eux.
Et au sujet de mes différentes vies parallèles que sont le mannequinat et la céramique, je pense que j’ai bien trouvé mon équilibre avec ces deux métiers et je ne pourrais désormais plus me passer de l’un ou de l’autre.
Ma maison à la campagne était un rêve depuis longtemps et je veux aussi prendre le temps de la rénover comme il faut, sans me presser mais en me réjouissant de chaque moment que j’y passe. J’adore aussi m’occuper de mon jardin, c’est une certaine forme de méditation.
Tu incarnes un certain art de vivre parisien, empreint d’originalité et de style. Comment as-tu adapté ou réinventé cette esthétique dans ta vie à la campagne ?
J’adore Paris où je suis née et où j’ai habité et fait mes études. J’y travaille la semaine donc je ne vais à ma maison de campagne que le week-end, mais j’ai pour projet de partir presque totalement de Paris dans les prochaines années et j’aimerais vraiment faire mon cocon familial à la campagne et m’y installer pour de bon.
J’aime vivre à la campagne avec ma touche parisienne et mon goût propre. Je pense que, où que l’on se trouve, l’idéal est de vivre avec les objets et la décoration que l’on aime, que ce soit en ville ou à la campagne. Cela peut passer par nos vêtements préférés, un mobilier choisi dans lequel on se sent bien, une décoration à notre goût.
En étant à la campagne j’aime garder un esprit simple et rustique tout en étant dans une maison confortable et accueillante.
Quels sont les éléments de décoration indispensables pour que tu te sentes vraiment chez toi ?
Pour être bien chez moi, j’aime avoir la vaisselle de ma grand-mère que je trimballe avec moi, quelques peintures trouvées dans des brocantes, tous mes bouquins (je suis une grande lectrice et mon compagnon aussi donc notre bibliothèque est bien remplie !), un joli plaid (grande fan des plaids), un thé Mariage Frères est aussi un de mes essentiels pour commencer ma journée du bon pied.
En quoi ton travail de céramiste influence-t-il ta manière d’envisager la décoration intérieure ?
J’adore la manière dont mon travail de céramiste m’a amenée à mon goût actuel et la manière dont j’envisage de décorer les espaces dans lesquels je vis. Il y a beaucoup de céramiques chez moi, souvent celles d’autres céramistes. Je garde les miennes un peu de côté car j’aime ne pas me sentir étouffée par mes propres affaires.
Au contraire, j’adore avoir un petit bout de chacun, et avoir des céramiques d’autres personnes, amies ou inconnues, cela me touche encore plus !
J’aime les couleurs, les matières, les beaux objets, et je retrouve cela à travers les céramiques et les autres objets de décoration dans ma maison.
Tu suis la marque Jamini depuis longtemps. Quels conseils donnerais-tu pour marier un style épuré avec des imprimés et des couleurs vibrantes, à la manière de Jamini ?
J’adore la marque Jamini que je suis depuis longtemps. La technique du blockprint m’est très chère, ayant voyagé plusieurs fois en Inde et en aimant beaucoup la culture et l’artisanat traditionnel.
Les couleurs, le graphisme, mais aussi la forme et la coupe des vêtements, c’est tout à fait l’esprit que j’aime ! Ayant grandi entourée des illustrations de ma mère, j’ai toujours vu beaucoup de couleurs et d’imprimés à la maison.
Je trouve que les imprimés et couleurs vibrantes de chez Jamini sont parfaits pour réchauffer un intérieur un peu froid ou épuré. Associer certaines des pièces de la collection à un canapé tout simple, un lit aux draps monochromes, une grande table de jardin, cela donne tout de suite de la gaité.
Et les associer entre eux n’est pas non plus une faute de goût, au contraire, cela crée des rappels de couleurs et c’est très plaisant.
