Camille Chamignon : des tablées qui ont du cœur
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Camille Chamignon : des tablées qui ont du cœur
Créatrice culinaire, styliste et photographe, Camille Chamignon insuffle une sensibilité joyeuse et généreuse dans tout ce qu’elle entreprend. Inspirée par ses racines rurales et ses souvenirs d’enfance, elle compose des recettes chaleureuses, authentiques et accessibles, toujours guidée par le plaisir du partage. Rencontre avec une passionnée qui mêle avec justesse cuisine du cœur, artisanat, et art de recevoir.
Camille Chamignon
Racontez-nous votre parcours et ce qui vous a menée à devenir créatrice culinaire.
J’ai grandi à la campagne, dans le Berry. Mon père est agriculteur, mes grands-parents l’étaient aussi, alors chez nous, la nourriture a toujours eu une place très importante. Cuisiner faisait partie du quotidien. J’ai vraiment commencé à m’y mettre sérieusement à l’âge de 12 ans et très vite, j’ai su que je voulais en faire mon métier.
Après un BTS en hôtellerie-restauration, j’ai poursuivi avec une licence en design culinaire à Paris attirée par tout ce qui touche à la mise en valeur des plats — la photo, le stylisme, les couleurs, les formes…. J’ai ensuite travaillé dans des restaurants semi-gastronomiques et étoilés, mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas exactement ce que je cherchais.
Je suis ensuite arrivée à la Guinguette d’Angèle, où j’ai énormément appris : la cuisine végétale, le stylisme, la photographie et la création de recettes… Et petit à petit, j’ai trouvé ma voie : un mélange de cuisine, de création de contenu et de photographie. Aujourd’hui, je fais des dîners, des tables d’hôtes, des partenariats, et je partage tout ça sur les réseaux. Et aussi, j’ai sorti un livre “Petites, moyennes et grandes tablées” ! Qui est déjà disponible en précommande et sort le 20 août.
Petites, moyennes et grandes tablées – Camille Chamignon
Quelle est votre recette “coup de cœur” pour cet été ?
La tarte à la tomate, sans hésiter. C’est simple, convivial, ça se mange chaud, tiède ou froid, et tout le monde aime ça. C’est surtout un vrai goût d’enfance pour moi. Ma grand-mère en faisait une version très classique avec une pâte brisée bien beurrée, une sauce tomate maison préparée avec les tomates du jardin, qu’elle faisait réduire jusqu’à obtenir une compotée bien concentrée. Elle y ajoutait un ou deux œufs battus puis étalait cette compotée sur le fond de tarte, ajoutait du comté râpé et hop, au four. C’est ma madeleine de Proust.
Aujourd’hui, je la revisite en tarte rustique, avec une pâte à l’huile d’olive dans laquelle je mets parfois des épices (cumin, curry, sumac…), un peu de moutarde à l’ancienne et de l’ail râpé. En base, j’adore varier : tapenade, chèvre frais, confiture de figue… On garnit avec des tranches de belles tomates et c’est déjà prêt. Mon astuce pour une pâte bien croquante c’est de saupoudrer un peu de semoule fine sur la base pour absorber l’eau des tomates.
Aimez-vous la cuisine indienne ? Quelles épices préférez-vous et quel est votre plat indien favori ?
Oui, bien sûr. La cuisine indienne est incroyable de diversité et de parfums.
C'est difficile de choisir un plat mais j’ai un souvenir avec les naans. Ma grande sœur avait trouvé un vieux livre de cuisine sur le pain, et à l’époque, on habitait à la campagne, loin des restaurants avec une cuisine “du monde”. Alors on testait tout à la maison. Le jour où elle a fait des naans, j’ai adoré. Des petits pains moelleux et gonflés, qu’on peut garnir à l’infini. Aujourd’hui je les fais au levain et récemment, j’ai découvert les naans peshwari, que je garnis avec ce que j’ai sous la main : fruits secs concassés (pistaches, amandes, raisins…), un peu de beurre, et je les sers avec un raïta ou un dhal de lentilles… du Berry évidemment !
Côté épices, j’ai un faible pour le vadouvan : il parfume merveilleusement une sauce, une bisque. Et la cardamome, que j’adore glisser dans des brioches roulées ou des salades de fruits, ou dans un cake renversé à l’orange confite.
En quoi les pièces artisanales Jamini contribuent-elles à sublimer une table et un moment de partage ?
Les pièces Jamini ont quelque chose de très chaleureux. Elles sont colorées, pleines de motifs, et vont avec tout. Elles rappellent certains imprimés anglais que j’adore, et le style cottage. Elles apportent tout de suite de la vie à une table. Que ce soit dans une pièce très simple ou dans un décor déjà chargé, elles trouvent toujours leur place.
Quelle est votre pièce Jamini coup de cœur et pourquoi ?
J’adore les serviettes de table et plus particulièrement les serviettes de table Reema. Même quand on ne dresse pas une vraie table, juste un apéritif autour de la table basse, avoir une jolie serviette en tissu change tout. Ça crée une attention particulière. On peut les mélanger, les dépareiller, ou choisir un seul imprimé ça sera toujours beau ! Et j’adore aussi les nappes de 3 mètres ! Ce qui est assez rare, c’est exactement la taille qu’il faut pour notre grande table de famille. En ce moment, j’ai un faible pour la nappe Reema.
Quels conseils donneriez-vous pour composer une table à la fois unique et joyeuse, en jouant sur la cuisine et la décoration ?
Je pars souvent de ce que j’ai sous la main. J’adore la vaisselle ancienne : de la porcelaine de Limoges, des assiettes fleuries de Digoin ou Sarreguemines, tout ce qui a un motif un peu fruité ou floral.
J’aime aussi l’argenterie. La mienne vient de ma famille : ma grand-mère et mon arrière-grand-mère m’ont offert une pièce à chaque anniversaire jusqu’à mes 18 ans. Pour la décoration, je sors une jolie nappe colorée, quelques verres à pied en cristal ou tout simples, et des bouquets du jardin. Quand on habite à la campagne, on a toujours de quoi faire avec ce qu’on trouve dehors.
Et côté cuisine : une belle focaccia, des pains tressés, une cocotte posée directement sur la table, dont s’échappe encore un peu de vapeur… Ça donne tout de suite envie de s’installer.
Vous partagez vos créations sur les réseaux sociaux avec brio. Quelle émotion espérez-vous toujours susciter chez vos convives à travers vos plats et l’expérience que vous proposez ?
J’ai toujours envie que mes invités se sentent bien, comme à la maison. J’espère qu’ils trouvent dans mes plats une forme de réconfort, de générosité. Et surtout, que personne ne reparte avec un petit creux.
