L'excellence du Thé d’Assam avec Caroline Dutta Baruah

Nous vous invitons à la découverte des vallées luxuriantes de la région d'Assam, berceau de la culture du thé en Inde. Rencontre avec Caroline Dutta Baruah, cofondatrice de la marque de thé Oriental Gardens, et surtout une amie chère de notre fondatrice, Usha. D’origine franco-indienne, Caroline partage avec nous son histoire passionnante, mêlant traditions indiennes et françaises. Elle nous livre son parcours, de sa découverte de la région d’Assam à son engagement aux côtés de son mari, avec qui elle a repris l’entreprise familiale de thé. Elle nous dévoile également les caractéristiques uniques du thé d’Assam, ses bienfaits, ainsi que le voyage fascinant d’une simple feuille de thé, depuis son éclosion dans les champs jusqu'à son infusion délicate dans nos tasses.

Caroline, Champs de thé

©Caroline Dutta Baruah

Pouvez-vous nous raconter votre parcours et votre rencontre avec Usha ?

J’ai fait des études de commerce dans un premier temps au Havre puis  dans le cadre d’un parcours Erasmus, j’ai eu de la chance de poursuivre mes études pendant deux ans au Royaume-Uni. Peu de temps après mon diplôme, j’ai décroché un job dans la finance à Londres. Après quelques années à Londres, mon mari et moi avons décidé de reprendre les rênes de la  maison d’édition familiale créée en 1942 à Guwahati en Assam.  Ma rencontre avec Usha s’est faite à Paris quand je m’intéressais à l’art du tissage en Assam et aux teintures naturelles. C’est notre admiration commune pour des tisserandes assamaises et l’amour de leur magnifique travail qui a dessiné la trame de notre amitié.

Champs de thé

©Caroline Dutta Baruah

Quelle est l’histoire qui a inspiré la création d’Oriental Garden ?

Mon attachement pour l'Assam dure depuis plus de 20 ans. Quand j’y suis venue pour la première fois, j 'ai immédiatement été séduite par la douceur de vivre de cette région de l'Inde et la riche diversité de sa faune et de sa flore. L’Assam est la plus grande région productrice de thé en Inde et les plantations de thé s’y étendent à perte de vue. Ces paysages invitent au calme et à la plénitude loin de l’agitation des villes. J’ai découvert l’univers du thé en arrivant en Inde. Après avoir visité plusieurs plantations et fait la connaissances de personnes merveilleuses qui ont su me transmettre leur connaissances et l’amour de leur incroyable travail, j’ai voulu mettre à profit ces acquis et partager en Europe un peu de la douceur du terroir assamais avec la découverte et la dégustation de thés minutieusement sélectionnés par notre équipe.

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©Caroline Dutta Baruah

Les thés d’Assam sont mondialement reconnus pour leurs bienfaits. Pourriez-vous nous en dire plus sur leurs caractéristiques uniques ?

Il est important de noter que l’appellation « Assam », selon la classification du Tea Board of India, regroupe les thés des sept États du nord-est de l'Inde. Alors que les thés en Assam sont cultivés à une altitude moyenne de 150 mètres, on peut trouver des thés cultivés en plus haute altitude, comme à 1 500 mètres en Arunachal Pradesh. Ensuite, il y a les thés de moyenne altitude comme ceux du Meghalaya. Chaque thé a ses caractéristiques uniques selon l'environnement, les conditions du sol et l'eau, chaque thé est une invitation au voyage.

Le thé d’Assam, contrairement aux thés d'autres régions, est celui qui se rapproche le plus du café en termes de puissance à la tasse, mais sans les niveaux de caféine associés à ce dernier. En termes de bienfaits pour la santé, le thé d’Assam est riche en antioxydants et en polyphénols qui sont connus pour améliorer la circulation sanguine et lutter contre les maladies liées au vieillissement.  Il est également important de noter qu’il existe deux principaux cultivars de thé : le Camellia sinensis-sinensis et le Camellia sinensis-assamica. Alors que le premier est endémique à la Chine, le second est endémique à l’Assam. Le cultivar de la plupart des thés d’autres régions de basse altitude comme l’Afrique est le cultivar Assamica.

Champs de thé en altitude

©Caroline Dutta Baruah

Pourriez-vous nous raconter l’histoire d’une feuille de thé, depuis sa naissance dans les jardins d’Assam jusqu’à son infusion dans nos tasses ?

Quand on parle d’un jardin de thé, la première image qui nous vient à l’esprit est celle des producteurs de thé et la dernière est celle de la tasse infusée – c’est véritablement la description de bout en bout de l’histoire du thé. En raconter l’intégralité équivaudrait à écrire un livre sur le sujet, mais essayons de le résumer le plus brièvement possible. Il n’y a pas de cueillette de thé en Inde de décembre à début mars car les théiers se reposent à cette période et les jardins se concentrent sur l'élagage des buissons afin que les nouveaux bourgeons puissent pousser librement et sainement. Vers le mois de mars c’est la saison de ce que l'on appelle la première poussée printanière, c'est-à-dire la récolte de printemps. Nous obtenons les thés de seconde récolte de juin à août et les thés d’automne à partir d’octobre environ. Le thé d’Assam est reconnu pour ses saveurs estivales, lorsque les thés sont robustes, maltés et forts.

Après avoir été soigneusement cueillies, les feuilles de thé sont acheminées vers les usines, où elles sont flétries, broyées ou roulées, fermentées, torréfiées puis emballées. Outre chaque étape du processus de fabrication, les conditions météorologiques lors de la cueillette et le type de buisson sur lesquels les feuilles sont cueillies jouent un rôle déterminant dans les caractéristiques d'un thé. Chaque lot produit est différent des autres et le goût final ne peut être déterminé qu'une fois le lot entièrement préparé.

Nous achetons nos thés directement dans les jardins, sans aucun intermédiaire, c'est pourquoi nous sommes fiers du fait que nos thés soient traçables à 100 %. Nous savons d'où ils viennent et nous les expédions directement de la source vers la France. Nous effectuons nos sélections en Inde, en choisissant les meilleurs thés selon les exigences de nos clients. De notre côté, nous invitons les gens à développer le goût des thés purs et à les boire autant que possible sans additifs afin d'en tirer les meilleurs bienfaits pour la santé.

Récolte thé

©Caroline Dutta Baruah

En tant que productrice de thé en Normandie, pourriez-vous nous parler de votre manière de déguster un thé : vos rituels, vos moments de dégustation ?

Mes rituels de dégustation varient en fonction des saisons. Le matin en général, je bois un thé d’Assam. Son parfum corsé et épicé m’aide à me réveiller et me rappelle cette partie du monde qui m’est si chère. L’après-midi, pour le goûter de mes enfants, je prépare souvent un « Masala Chai », c’est un thé au lait sucré agrémenté avec des épices comme de la cardamone, de la cannelle, des étoiles d’anis. Tout au long de la journée, j’aime déguster du thé blanc du Sikkim ou un Darjeeling. En ce moment je déguste les cueillettes de printemps de Darjeeling (aussi appelé le champagne des thés noirs), nous sommes en phase de sélection pour bientôt vous les faire découvrir !

Récolte thé

©Caroline Dutta Baruah

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