Le block print : imparfaitement parfait
Le block print : imparfaitement parfait
Jamini souhaite mettre ici à l’honneur une technique d’impression qui est beaucoup utilisée depuis la création de la marque : l’impression au bloc de bois, plus connue sous sa traduction anglaise « block print ». C’est une technique d’impression traditionnelle très connue en Inde et qui revient sur le devant de la scène mode et déco.
Chez Jamini, nous aimons beaucoup utiliser cette technique pour nos housses de coussins, nos quilts, nos tapis ou encore nos sacs.
Fière de ses origines, Usha Bora, la créatrice de la marque, apporte beaucoup d’importance à l’artisanat local et à l’authenticité / l’originalité de ces produits. Petit zoom sur cette technique ancestrale.
Une technique ancestrale Il est difficile de donner une date et une origine précises de cette technique. Des peintures murales représentant des femmes vêtues de costumes à motifs ont été retrouvées en Égypte et elles seraient datées de -2100 ans avant J.C.
La Chine est aussi connue pour l’impression sur textile depuis plus de 4500 ans. Cependant, c’est en Inde que la technique du « block print » est la plus réputée. En effet, les indiens possèdent une réelle expertise dans le domaine, aussi bien pour l’utilisation des teintures végétales naturelles que pour leurs motifs complexes uniques.
Cet art fleuri à partir du XIIe siècle en Orient et c’est seulement au XVIe siècle qu’il est découvert en Europe lorsque des pièces d’ameublement et d’habillement sont exportées en Europe. Au début du XIXe siècle, alors que l’Inde est une colonie britannique, les techniques de tissage et d’impression manuelles sont mises de côté au profit d’une fabrication plus industrielle. Il faudra attendre l’indépendance de l’Inde en 1947 pour que l’on assiste au retour de l’artisanat local (dont le « block print »). Cette technique d’impression connaît un vrai succès dans les années 60-70, en pleine vague hippie. Les marques remettent au goût du jour les dessins traditionnels indiens apposés à l’aide de teintures naturelles d’origine végétale.
Aujourd’hui, c’est à Sanganer, banlieue de Jaipur, capitale du Rajasthan, que l’on retrouve le principal centre d’impression au bloc de bois où certains ateliers sont très actifs sur le marché local comme à l’exportation.
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Un art qui demande patience et minutie
Tout d’abord, un motif est dessiné sur du papier et la répartition des couleurs choisies est prédéfinie. Après avoir reporté le dessin sur le bois, la technique consiste à tailler de façon très minutieuse le motif animal, végétal ou géométrique avec des outils appropriés. On utilise plus particulièrement du bois de sesham ou du bois de manguier. Le morceau est choisi dans le cœur de l’arbre et ne doit contenir aucun nœud. Une fois sculpté, le bloc de bois peut être cerné de lignes d’acier ou agrémenté de petits clous pour affiner le motif. Ces blocs sont ensuite trempés dans l’huile pendant deux semaines afin de nourrir le bois pour qu’aucune craquelure ne se forme et permette ainsi une meilleure adhérence de la teinture.
Ce travail, fait entièrement à la main, demande une précision et une patience extrême. Cela peut prendre entre quatre à six jours de travail en fonction de la complexité du motif. C’est pourquoi les ébénistes qui maîtrisent cet art sont très recherchés aujourd’hui.
Chaque artisan est assigné à une étape dans le processus de cette technique d’impression. Lorsqu’un des artisans a terminé de sculpter le motif dans le bois, ce sera un autre artisan qui effectuera les impressions sur les tissus. Pour que le résultat soit le plus uniforme possible, les blocs ne mesurent généralement pas plus de 25 centimètres. Le rendu sera bien évidemment différent en fonction du tissu choisi. Un bloc taillé correspond à une couleur. Plus il y aura de couleurs sur le motif, plus il y aura de blocs. Les artisans imprimeurs travaillent sur de longues tables sur lesquelles ils apposent des couches de jute, de laine ou de coton bien tendues de manière à avoir une base idéale lors de l’application des tampons d’impression. Le tissu à imprimer est ensuite ajusté et maintenu par des épingles. Cette étape d’impression se fait par pression du bloc à la main. Ce dernier est imprégné de teinture végétale qui est principalement faite à base de pigments naturels et d’eau.
Les différentes couleurs sont mises sur des palettes et entreposées sur de petites tables roulantes que l’artisan déplace au fur et à mesure. Après avoir mis de la couleur sur le bloc de bois, il va l’apposer au bon endroit du tissu, puis de l’autre main va le « frapper ».
Lorsque la pièce est imprimée, elle va être séchée et traitée pour fixer les couleurs.
Il est possible de reconnaître l’origine du tissu car chaque région d’Inde a ses propres couleurs et dessins, ce qui donne un aspect presque tribal aux pièces imprimées.
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Un rendu imparfait mais authentique
Les tissus imprimés au « block print » vieillissent bien. Il est conseillé de les laver à 30°C et il est normal qu’au fil des lavages le motif perde légèrement de son intensité. Contrairement au numérique, cette technique permet un retour au naturel, à l’artisanat et à la valorisation du geste manuel. Qui dit manuel, dit imperfection. Nous retrouvons en effet un côté irrégulier et imparfait des motifs, ce qui apporte aussi toute l’authenticité au produit.
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Une nouvelle collection bien fleurie
Jamini fête cette année les 5 ans d’ouverture de sa première boutique à Paris. Usha Bora, la fondatrice de la marque, utilise cette technique depuis les débuts et souhaite continuer à promouvoir cet artisanat si riche et si raffiné.
Les nouveautés de la collection printemps/été 2019 sont fabriquées par des maîtres artisans de Sanganer, près de Jaipur, et ils utilisent des motifs de fleurs traditionnels avec un savant mélange de formes géométriques. Nous adorons les imprimés de cette nouvelle gamme de linge de table, de couettes et d’accessoires et nous espérons que vous les aimerez tout autant que nous.
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