Indigo, la poésie d'une couleur universelle
Indigo, la poésie d'une couleur universelle
Il est une couleur qui a créé des ponts merveilleux entre les continents, par un hasard extraordinaire et inexplicable, c’est l’indigo.
Bleu foncé très puissant, l’indigo est fascinant et accompagne les hommes et les femmes depuis des temps immémoriaux, utilisé pour teindre des fils ou des tissus qui se transforment en vêtements ou pièces pour l’habitat.
Mais l’indigo est une couleur qui ne se laisse pas approcher facilement, et le génie humain, d’un continent à l’autre, et sans concertation (et avant les échanges commerciaux), a identifié des feuilles d’arbustes différents selon les régions (le pastel ou persicaire dans les régions tempérées, les plantes de la famille des Indigofera dans les Régions tropicales), vertes sans aucune indication qu’elles pouvaient offrir du bleu, les a triturées par des procédés complexes et multiples (macération, fermentation, oxygénation, décantation…) pour laisser apparaître cette teinte exceptionnelle que nous adorons chez Jamini.
Housse de coussin Devi bleu indigo
Mais c’est aussi notre amour pour les cultures et les traditions textiles du monde, et la découverte de ce Petit Musée de l’Indigo, dans le ravissant village de Miyama au nord de Kyoto. Le village est d’une telle poésie à lui tout seul qu’il mérite le voyage, mais la visite du musée, créé par l’artiste Hiroyuki Shindo en 2005, est une expérience qui marque une vie.
Abrité dans une minka traditionnelle au toit de chaume vieille de 200 ans, une des plus grandes du village, le musée abrite à la fois une exceptionnelle collection de textiles indigo du monde entier, réunie par Shindo-san depuis qu’il a découvert sa passion pour cette couleur et ses techniques pendant ses études aux Beaux-Arts de l’Université de Kyoto dans les années 60, mais également le lieu idéal pour découvrir et comprendre l’indigo japonais au travers de l’atelier installé au rez-de-chaussée du musée.
© Laurence Corteggiani @atelier_ikiwa
L’indigo japonais provient d’une plante, la rénouée (reynoutria japonica) dont la transformation jusqu’à obtenir un fil ou un tissu d’une sublime teinte indigo profonde est d’une incroyable poésie, qui implique, entre autres, de la patience, du courage, de l’eau bouillante, de la chaux, du son de riz et… du saké !
© Laurence Corteggiani @atelier_ikiwa
Hiroyuki Shindo, artiste complet qui s’appuie sur les techniques traditionnelles pour innover, dans une vraie démarche de création contemporaine, a développé la technique unique du shindigo (mot composé d’une partie de son nom, Shindo, avec une partie du mot indigo), un nouveau procédé d’impression à l’indigo faisant apparaître sur un tissu de coton blanc de fines rayures bleues aléatoires.
© Laurence Corteggiani @atelier_ikiwa
Après la visite du Petit Musée de l’Indigo, direction le marché aux antiquités du temple Toji de Kyoto, qui a lieu tous les 21 de chaque mois, et dans lequel il est possible de trouver des trésors de textiles japonais indigo.
© Laurence Corteggiani @atelier_ikiwa
Merci à Catherine Legrand, autrice du merveilleux livre « Indigo, périple d’une créatrice textile » pour l’inspiration qu’elle nous insuffle et à Laurence Corteggiani, fondatrice d’Atelier ikiwa, pour le partage de son expérience japonaise