La table parfaite pour Cécile
La table parfaite pour Cécile
Chez Jamini nous aimons les liens forts que nous tissons au gré des rencontres, empreints de bienveillance et de joie partagée, bien souvent des découvertes totalement liées au hasard. Chaque rencontre nous enrichit et nous émerveille, et nous avons à cœur de les partager avec vous.
Cécile Herlet-Molinié est une de ces femmes dont le chemin de vie et le talent nous épatent, car elle a suivi son cœur et ses inspirations pour construire l’univers d’expression qui lui correspondait le mieux, se réinventant, changeant de trajectoire professionnelle. Elle imprime son œil sur ce qui l’entoure, que ce soit la simplicité de la campagne ou le foisonnement parisien, toujours avec une grande générosité.
À un moment où nous avons tellement envie de pouvoir de nouveau organiser des déjeuners et dîners avec nos proches sans contraintes, nous avons également demandé à Cécile, qui aime recevoir et faire plaisir à ses hôtes, comment elle s’y prenait pour dresser de jolies tables, car nous sommes toujours enchantées de découvrir ses mises en scène, un joyeux mélange d’élégance et de simplicité. Un portrait très inspirant que nous vous invitons à découvrir.
Nappe imprimée à la main Lili - © Cécile Molinié
© Cécile Molinié
1. Cécile vous êtes une femme très inspirante pour nous notamment car vous avez eu de multiples vies, racontez-nous votre parcours
Comme beaucoup de femmes, j’ai en effet eu « plusieurs vies » avant d’en arriver là où je suis aujourd’hui. Une enfance simple à la campagne dans un petit village en Lorraine où mes parents vivent toujours. Un grand besoin de nature depuis toujours et de balades en vélo, beaucoup d’énergie, une passion pour les beaux tissus qui remonte à mon adolescence et l’envie de « relooker »la maison en cousant très jeune des coussins, housses d’édredon, nappes, serviettes de table et autres… Beaucoup de dîners organisés par mes parents et déjà l’envie de faire de jolies tables pour que les amis se sentent bien !
J’ai fait des études de droit qui m’ont menée à Paris, j’ai découvert le droit comparé et une autre vision de notre société, moins autocentrée. J’ai poursuivi avec un doctorat en droit américain sur « L’égalité devant l’emploi dans la jurisprudence de la Cour suprême » et ai très tôt pris conscience des dégâts des préjugés dans les rapports humains. Un passage de quelques années au Sénat au service des Français résidant hors de France et puis, avec 4 enfants et leur père extrêmement pris par son travail et peu disponible au quotidien,un besoin de souffler un peu.
Dans tous nos appartements parisiens j’ai cousu, décoré, arrangé avec les moyens du moment avec toujours une passion pour les beaux textiles simples et j’ai aussi cousu des vêtements pour mes enfants et les ai beaucoup photographiés. J’avais besoin d’harmonie et de nous entourer de jolies choses. Avec des petits on a plusieurs vies et tellement d’énergie ! J’ai vraiment bifurqué vers la photo en 2013 grâce à Instagram et notre maison de campagne achetée l’année de mes 40 ans. Plein d’inspiration, deux vies, un lieu où l’onrespire et se ressource et un immense espace de liberté et de créativité.
Des amies talentueuses m’ont au départ demandé de les aider à mettre en valeur leurs activités grâce à mes photos, puis les planètes se sont alignées et à force de travail et de belles rencontres je me suis totalement reconvertie dans la photo, la création de contenu et les conseils aux jeunes (et maintenant moins jeunes) marques.
Je suis infiniment reconnaissante à tous ceux et celles qui m’ont fait confiance dès le début !
Housse de coussin Louise rose nude et torchon de cuisine Antara - © Cécile Molinié
2. Votre activité est maintenant liée à l’image et à l’imaginaire, quelles sont vos inspirations ?
Dans mon travail, l'inspiration est fondamentale oui. Et je la trouve partout. Tout dépend vraiment de l’état d’esprit dans lequel on est. J’essaie de garder l’esprit ouvert et de continuer à m’émerveiller de tout. Changer de lieu et d’ambiance régulièrement est une chance et une grande source d’inspiration. Passer de la vie en ville au rythme plus lent et contemplatif de la campagne m’a permis de voir d’un œil neuf et non lassé les deux endroits et d’en retirer le maximum.
Comme le dit si bien Henri James dans Parisian Sketches, « si l’on n’a pas voyagé depuis longtemps, le simple fait de changer d’endroit produit, sur un esprit bien disposé, une sorte d’exaltation (…) ».
Vivre dans une ville aussi belle que Paris est en soi une source d’inspiration. Je m’inspire énormément dans les musées, les livres aux belles descriptions, les livres de photos, l’œuvre de tellement de photographes talentueux, le travail d’artisans et d’artistes que je découvre grâce à mon travail et évidemment … lors des voyages ! Le dépaysement est essentiel et j’en retire toujours « la substantifique moelle ».
Sets de table et tablier imprimés au bloc de bois - © Cécile Molinié
3. Vous partagez votre temps entre Paris et la campagne normande, qu’est-ce que chacun de ces lieux vous apportent ?
Répondre à cette question se fait finalement dans le prolongement de celle sur l’inspiration. Paris est une très belle ville dont je « profite » davantage depuis que les enfants sont plus grands. Elle fourmille de talents et c’est très stimulant. La quantité de rencontres que j’ai pu faire en vivant ici, les univers variés de jeunes créateurs ou de lieux chargés d’histoire, les expositions, les collections des musées, les parcs aux paysages assez variés,tout est en soi très stimulant voire un peu fatiguant si on n’y prend garde. On est vite happé par la ville et parfois on se disperse aussi.
La campagne me permet de me recentrer et d’entrer dans un autre espace-temps plus lent et dans un univers plus brut, simple, reposant et vraiment inspirant. Je suis plus créative à la campagne c’est certain. C’est là que je me sens mieux.
Sets de table en coton imprimés à la main - © Cécile Molinié
4. Racontez-nous l'histoire qui vous lie à Jamini. En quoi vous inspire-t-elle ?
J’ai découvert Jamini via Instagram qui est une vraie mine ! J’aime vraiment le côté joyeux des imprimés et le voyage immobile que les pièces représentent. Un peu d’exotisme et de couleurs ça fait vraiment du bien. Les tissus sont présents certes mais se fondent très facilement dans beaucoup d’univers très différents. Je suis plus sensible aux couleurs chaudes et il y a toujours des touches de jaune chez moi ; ainsi que du rose. L’Inde,dont est originaire Usha la créatrice est un pays qui me fascine depuis longtemps.
5. Nous avons tous envie d’être de nouveau ensemble et retrouver la joie des grandes tablées avec famille et amis, quelle est votre « formule magique » pour réussir ces moments ?
Je pense que lorsqu’on reçoit des amis ou de la famille, les « hôtes » doivent sentir que vous êtes heureux de les voir et de les accueillir. Cela passe évidemment par un très bon repas qui leur plaira et les détendra et des petites attentions comme LE dessert qu’ils aiment le plus ou les fleurs qui les touchent. J’aime énormément cuisiner et c’est ma manière à moi de montrer aux autres que je les attends et souhaite leur faire plaisir.
Recevoir avec générosité et simplicité, pour que tout le monde se sente à l’aise, c’est vraiment ma « formule magique ». Surprendre et faire sourire comme un dîner organisé fin novembre ou j’avais placé un calendrier de l’avent en chocolat à côté de chaque assiette… J’aime vraiment rappeler des souvenirs d’enfance aux adultes et montrer aux enfants qu’ils sont des grands !
En ce moment je rêve d’un grand déjeuner sur l’herbe – buffet à volonté dans le jardin, nappes Jamini et anciennes, des coussins, des assiettes en faïence et de vrais verres et couverts. Un moment de liberté et de retrouvailles autour d’un mélange de plats où chacun trouverait son bonheur, les uns et les autres se découvrant à l’ombre ou au soleil !
Tablier Louise bleu nuit et housse de coussin Louise rose nude - © Cécile Molinié
6. Quels sont vos conseils pour dresser une belle table à l’occasion d’un dîner parisien ?
J’ai la chance de ne pas devoir recevoir par obligation donc je fais vraiment comme je le sens. À Paris j’aime davantage organiser des déjeuners, plus simples et chaleureux. On est souvent moins fatigués et on apprécie différemment.
J’ai toute une collection de jolies nappes anciennes et je choisis selon mon humeur ou la saison. J’aime sortir ma vaisselle en porcelaine pour des dîners ou de grandes occasions. Toujours dans le but de montrer aux autres qu’on veut les gâter. Le soir beaucoup de bougies, quelques fleurs de saison dans de petits vases, les lumières éteintes et les yeux qui brillent !
© Cécile Molinié
7. Et à l’occasion d’un déjeuner à la campagne ?
Là-bas tout est plus simple avec davantage d’espace, l’extérieur, le jardin. Beaucoup plus de spontanéité puisqu’on ne craint pas de déranger les voisins. Ce côté moins formel me plait davantage. Je mets là aussi toujours une nappe. Mais c’est plus coloré, plus lumineux. J’utilise le plus souvent des serviettes en tissu et celles de Jamini font merveille pour apporter un peu de couleurs et de gaité. Des assiettes anciennes dépareillées ou pas, des verres tous simples et des couverts en argent chinés ça et là.
Le soir, c’est toujours dîner aux chandelles et je profite de la nature pour rapporter de grands branchages fleuris ou couverts de feuilles que je place en bout de table.